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Archive for mars 2012

#jenaipasportéplainte

parce que je ne savais pas que quand on n’a pas envie, qu’on dit non et qu’on essaye de le repousser, c’est un viol ;

parce que je n’ai ni crié, ni mordu, ni frappé ;

parce que j’ai continué à le voir et ça a continué ;

parce que je croyais que c’était juste, comme ça, et que si je n’étais pas bien, c’était parce que c’était moi qui n’étais pas normale ;

parce qu’une « amie » te dit que tu es une salope ;

parce qu’une autre amie ne comprend pas pourquoi tu n’as pas crié alors qu’il y avait des gens à côté ;

parce qu’un psy te dit que quand il n’y a pas de couteau, ce n’est pas un viol ;

parce que je n’ai pas envie que ma famille sache ;

parce qu’avec tout ça, aucun policier ne me croira ;

parce que si je porte plainte, ce sera requalifié en agression sexuelle et que maintenant, il est trop tard.

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L’importance des mots, encore.

Certains ont beau critiquer la disparition administrative du Mademoiselle ou l’idée de revenir à la règle de proximité, les mots créent pourtant une réalité. Ils sont l’une des bases de la formation des mentalités. Si l’on veut qu’une femme ne meure plus tous les trois jours sous les coups de son compagnon, alors une réforme de la langue française doit être prise en compte sérieusement. Il ne s’agit pas de futilités, mais bien de mentalités.

 

On appelle couramment l’épouse d’un homme : « sa femme ». Moins souvent, l’époux d’une femme : « son homme ».

Ici, « sa femme » est synonyme de « son épouse », mais « son homme » relève plus de la possession avant d’être un statut marital. Premièrement,  la femme est une fois de plus rendue invisible sous un statut. Ensuite, un homme peut posséder un sexe.

J’ignore si, dans les cérémonies de mariage, les maires disent « je vous déclare mari et femme », mais je trouve cette expression plutôt dangereuse. L’amalgame est toujours fait entre le sexe féminin et le statut d’épouse, et cet amalgame renforce l’idée qu’un mari peut « posséder » son épouse, parce que c’est une femme, sa femme.

 

Le combat pour une langue française plus égalitaire est donc loin d’être terminé.

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En théorie, les gens sont unanimement contre le viol, contre ce crime ignoble.

En pratique, ces belles pensées sont oubliées.

 

Un beau jour, j’ai essayé de faire comprendre à quelques personnes à quel point leurs propos sur un « soi-disant » viol (« c’est facile de faire croire qu’on s’est fait violé ; elle fait ça pour l’argent ») étaient faux mais surtout dangereux. On me répond, outré, que je les assimile à des « pro-violeurs ».

Justement, ils ne croient pas si bien dire.

 

Antisexisme a fait un belle synthèse sur les mythes sur le viol et ses conséquences. Ces mythes entravent le rétablissement des victimes, contribuent à immuniser les agresseurs et accentuent les viols et les inégalités de sexe.

Quels sont ces mythes et qui y adhère ?

Les conséquences pour la victime.

Ces mythes restreignent la liberté des femmes.

Les conséquences sur la propension au viol.

Transmission de ces mythes par les médias.

 

« Quand la majorité semble adhérer aux mythes autour du viol, la croyance en ces mythes est renforcée au niveau individuel, et la propension au viol, amplifiée. »

Les mythes sur le viol doivent donc être démentis.

 

http://www.contreleviol.fr/

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Ok, j’ai les infos en bruit de fond. Ok, j’étais pas chez moi la journée. Ok, j’ai pas regardé les infos quotidiennes du midi.

Mais je me suis dit, oh ben y aura bien quelque chose sur la journée des droits des femmes sur les chaînes d’info en continu. Non. Ou si, mais pour dire que Mr le Président a visité une entreprise. C’est tout. Bon, le fait que le Président annonce son retrait de la politique s’il perd les élections est une information importante, quoiqu’on en pense. Mais je regrette que le jour où, pour une fois, l’occasion est faite pour poser la question de l’égalité des sexes, l’information soit monopolisée par cette information.

Pourtant, il y en a des choses à dire ; même si cela doit rester dans le cadre strictement politique, et même électoral, il y avait, hier soir, l’appel des féministes aux candidats.

Je regrette également que la majorité de l’information d’aujourd’hui traitant des inégalités hommes-femmes porte sur les questions de parité ou de salaire. A comprendre : je ne regrette pas qu’on parle de ces sujets, je regrette que ce soit les seuls sujets « parlants ». J’ai l’impression que ce sont des sujets d’inégalités dont on peut librement parler (vous avez sûrement entendu parler ces gens, qui « ne sont pas féministes, mais qui sont quand même pour la cause des femmes, parce qu’ils veulent l’égalité salariale, mais bon les publicités, propos et comportement sexistes, ça c’est autre chose, ça n’existe pas d’ailleurs »). Je me demande si c’est pas le rapport à l’argent : il est objectivement absurde de ne pas être payé selon son travail. J’ai l’impression que le sujet des inégalités salariales est libre puisque la question de sexe, et de genre surtout, n’est pas posée. On parle de constat (oh 25% -ou quelque chose comme ça- d’écart de salaire !), peut-être de solutions (des quotas : « c’est de la discrimination positive! », comme si c’était un gros mot), mais assez peu du « Pourquoi, en quel honneur, par le biais de quelle mentalité accorde-t-on moins aux femmes qu’aux hommes? ». Voilà ce que j’aimerais voir dans la presse banalement accessible (càd celle qui nous donne des informations sans qu’on aille les chercher).

Enfin bon, cet accaparement de l’information par l’annonce de N. Sarkozy me fait penser à la Journée de lutte contre le sida brutalement interrompue par la mort du Pape, il y a quelques années.

Et pour vous remonter le moral, allez traîner sur les sites féministes 😉

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… il parle de viol d’animaux.

« 10 ans. La peine de prison à laquelle a été condamné un Californien pour avoir abusé sexuellement d’un chien chihuahua. »

Dans le chapitre « Longueurs d’avance : le décryptage des tendances selon TGV magazine » ; rubrique, « Les chiffres insolites ».

Donc, condamner un individu pour le viol d’un animal serait une tendance (c’est le genre de lubie typique de l’Amérique déglinguée et puritaine) et le condamner pour 10 ans serait « insolite ».

C’est un petit encadré de 5 lignes seulement mais qui peut dire tout ça !

En 5 lignes, on se moque de viol d’animaux ; en 5 lignes, on se moque d’une condamnation pour viol.

La  condamnation d’un viol de chihuahua ne devrait pas excéder combien d’années, de mois ou de semaines pour ne plus être insolite ?

Le viol d’un dobermann est-il moins risible ? et plus pénalement sanctionnable ?

 

J’ai un (même 3!) nouveau chiffre insolite à leur soumettre :

« 75000 femmes adultes violées par an. 10% de plaintes. 1% de condamnations. »

Le 8 mars (« journée de la/des/du droit des femmes ») approche. Pas de justice, pas de paix a lancé sa campagne.

 

 

Lien du TGV mag, du mois de février (page 12) :

http://www.tgv.com/fr/tgv-et-vous/tgv-magazine

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